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Nov 13, 2021 | 0 commentaires

Flop et bla bla bla

Beaucoup de choses ont été dites, écrites depuis 15 jours sur cette COP26 à Glasgow. Des discours d’abord, encore et toujours, de belles promesses en costumes trois pièces, des déclarations volontaristes en lever de rideau, tandis qu’en coulisses, les points de vue s’affrontaient, bien différents suivant que l’on soit placé du côté des puissants ou alors déjà les pieds dans l’eau.

Beaucoup de mots, beaucoup trop.

Au sortir de cette énième foire climatique, après plus de cinquante ans d’alerte, comment, au vu des résultats négligeables obtenus, ne pas être finalement et désespérément d’accord avec Greta Thunberg, lorsqu’elle résume tout cela à un grand BLA BLA BLA.

 

OPEN YOUR EYES…

Pour celles et ceux qui n’auraient que quelques minutes à consacrer à ce sujet, je vous invite à regarder ces 3 graphiques pour vous faire une petite idée du décalage entre la réalité du Monde et les belles histoires d’émissions Net zéro et de croissance verte que l’on cherche à vous raconter, pour vous rassurer et vous inviter à rester sagement chez vous, à regarder la télé et à commander en promo pour Noël, de beaux cadeaux superflux made in “très loin d’ici”…

Y a t’il corrélation entre les grands rendez-vous climatiques et la concentration de carbone dans l’atmosphère ?

Ce premier graphique démontre que toute “agitation climatique” avant et depuis la création de l’IPCC (GIEC) n’a eu aucun effet sur l’augmentation constante de la concentration de dioxide de carbone dans l’atmosphère.

Va-t-on vers une diminution de la consommation d’énergie fossile d’ici 10 ou même 20 ans ?

Ce deuxième graphique montre clairement que les énergies renouvelables ne remplacent pas les énergies fossiles. Tout au plus, elles viennent en partie compenser l’augmentation constante de la consomation d’énergie…

Les promesses obtenues à la COP26 permettront-elles d’atteindre les objectifs climatiques ?

À en croire ce dernier graphique, les infléchissements des courbes de production des énergies fossiles, qui tiennent hypothétiquement compte du fait que tous les États signataires de la COP26 viendraient à tenir leurs engagements, sont loin, très loin, une nouvelle fois, de répondre aux nécessistés climatiques…

WorldOmeter – Toute la folie du monde
A chaque battement de coeur, se sont mille tonnes de Co2 qui sont relâchées dans l’atmosphère. Mais allez donc faire un tour sur le site WorldOmeter où d’autres compteurs vous montreront en temps réel les dernières et plus précises données statistiques sur la folie du monde.

Le rapport du GIEC remis en 2020 estime que l’émission de 500 milliards de tonnes de CO2 supplémentaires nous fera franchir la barre de 1,5°C que les Etats se sont engagés à ne pas dépasser. Il nous resterait désormais moins de 420 milliards de tonnes de budget Carbone et, si nous ne ralentissons pas le rythme actuel, cette limite sera franchie en 2032.

 

Des prévisions pour le moins disctutables…

Selon une très récente et très sérieuse enquête du Washington Post, partout dans le monde, les pays sous-déclarent leurs émissions de gaz à effet de serre dans leurs rapports aux Nations unies.

Le grand écart entre ce qui est officiellement déclaré et les données de l’enquête s’applique à de colossales quantités d’émissions manquantes de carbone et de méthane. L’écart s’échelonne d’au moins 8,5 milliards de tonnes à 13,3 milliards de tonnes par an d’émissions non déclarées, ce qui est plus que suffisant pour rendre caduque les meilleures estimations du réchauffement climatique.

07/11/2021 – WashingtonPost – Enquête traduite [FR]

La vie ne compte pas, l’argent seul compte…

Une chose est certaine après cette COP26. Les pays riches resteront riches et les pays pauvres, pauvres. Pire encore, les garndes puissances peinent encore à financer la transition des pays en développement et rechignent dorénavant à indemniser ces derniers pour les pertes et dommages qu’ils subissent déjà.

Avec un peu de recul, nous constaterons certainement, revenus des discours emplis de bons sentiments, que les quelques “avancées” concédées par les pays riches l’auront été au regard, non pas des vies qui pourraient encore être améliorées ou sauvées, mais de l’argent qu’ils vont devoir se résoudre à débourser.

MÉMOIRE COURTE

2017 – COP23

La conférence climatique de l’ONU s’est terminée sur un constat mi-figue, mi-raisin. Toujours empoisonnées par la question des financements, les discussions n’ont pas avancé suffisamment sur la mise en œuvre de l’Accord de Paris.

Malgré un sentiment d’urgence, beaucoup de temps perdu et de frustrations. Mais aussi quelques avancées, et un processus qui a le mérite de se poursuivre. C’est sur un bilan mitigé que la conférence climatique de l’ONU COP23 s’est achevée dans la nuit du 17 au 18 novembre. 

17/11/2017 – LE TEMPS

2018 – COP24

les discussions ont vu confrontations, avertissements et blocages à Katowice. Les pays les plus vulnérables demandant plus d’efforts, financiers et politiques, pour garantir leur survie. Les pays exportateurs d’énergies fossiles qui n’envisagent pas un monde décarboné, poussant pour obtenir plus de latitude sur les mesures à mettre en place.

Une partie de la société civile crie à la trahison morale des Etats du Nord vis-à-vis des plus vulnérables. «A Katowice, les intérêts des plus riches des pays riches ont dicté que, peu importe le prix à payer, il serait porté par les plus pauvres du monde, plutôt que par ceux qui sont responsables [du réchauffement] et qui ont abandonné leurs obligations morales et légales une nouvelle fois», a dénoncé Antonio Zambrano Allende du Mouvement citoyen contre le changement climatique.

16/12/2018 – LE TEMPS

2019 – COP25

La COP25 adopte un accord a minima, loin de l’urgence climatique.

La conférence climat de l’ONU qui s’est terminée dimanche n’a pas été à la hauteur de l’urgence climatique, adoptant un accord a minima sans s’entendre sur des points essentiels en raison des réticences de certains Etats.

Le texte final appelle à des «actions urgentes» pour réduire l’écart entre les engagements et les objectifs de l’accord de Paris de limiter le réchauffement à +2°C, voire +1,5°C. Mais le langage est «tortueux» et le résultat «médiocre», a estimé Catherine Abreu, du Climate Action Network.

16/12/2019 – LE TEMPS

2020 – COVID19, le climat attendra…

2021 – COP26, une nouvelle fois, le climat attendra…

La COP26 remet les décisions douloureuses à plus tard

Les négociateurs ont accouché d’un «pacte de Glasgow» censé limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré. Mais ce texte ne suffira pas à atteindre cet objectif vital. L’appel à l’aide des pays les plus vulnérables au réchauffement n’a pas été entendu…

Le seul pire résultat que ce compromis est l’absence d’accord tout court, a estimé le délégué de la Nouvelle-Zélande, résumant les nombreuses frustrations sur le texte final de Glasgow.

Du côté des jeunes qui, depuis quelques années, descendent dans la rue pour réveiller leurs gouvernants, l’emblématique Greta Thurnberg a résumé sur Twitter ainsi le sommet de Glasgow: «bla, bla, bla». L’Ougandaise Vanessa Nakate est plus nuancée: «même si les dirigeants du monde tiennent les promesses faites à Glasgow, cela n’empêchera pas la destruction de communautés comme la mienne. Même avec 1,2 degré de plus, les sécheresses et les inondations tuent déjà en Ouganda.

14/11/21 – LE TEMPS

ET PENDANT CE TEMPS-LÀ…

L’ONU alerte: en Afrique australe, 45 millions de personnes sont menacées par la famine

Depuis cinq ans maintenant, toute la pointe sud du continent africain souffre d’un important déficit de pluies, aggravé par la répétition d’épisodes de l’anomalie climatique connue sous le nom de El Nino, qui pèsent sur les récoltes agricoles de ses seize pays, pour la plupart très pauvres. Le réchauffement mondial des températures y provoque également des tempêtes ou cyclones de plus en plus violents.

16/01/2020 – LE TEMPS

A Madagascar, un million de victimes de la première famine climatique

Dans le sud de l’île, où plus de neuf personnes sur dix vit sous le seuil de pauvreté, une sécheresse historique, aggravée par la crise climatique mondiale, fait des ravages. Amnesty International tire la sonnette d’alarme.

La famine est causée par d’importantes pertes de récolte dues à une longue période de sécheresse. Et depuis quelques mois, les tempêtes de sable balaient le sud de l’île, couvrant les champs de sable rouge et polluant les sources d’eau. 

27/10/2021 – LIBÉRATION

Avec son dernier rapport, le GIEC tire un nouveau coup de semonce climatique

Elévation du niveau des mers, fonte des glaciers et des glaces de mer, réchauffement des océans, déplacement des espèces vers les latitudes plus élevées… le rapport détaille l’étendue des transformations à l’œuvre sur notre planète. Il apporte aussi de nouvelles preuves de la multiplication des événements extrêmes partout dans le monde sous l’effet du réchauffement.

09/08/2021 – LE TEMPS

La résignation est dans nos cœurs depuis bien trop longtemps et seule une génération  nouvelle pourra changer cela !

Il est trop tard pour nous, le voyez-vous ? 2030, c’est demain et rien ou si peu, acceptons-le, ne changera radicalement d’ici-là. La marche inexorable, inéluctable du monde, à moins que la nature d’ici là n’en décide autrement, se fera pas à pas.

Que faire alors ?

Anticiper ! Nos enfants, ceux qui naissent aujourd’hui, sont notre seul avenir. C’est eux qu’il nous faut protéger, c’est à eux qu’il faut impérativement apprendre à penser et à agir autrement, dès maintenant.

Pour cela, il nous faut d’abord continuer à soutenir de toutes nos forces les enfants et les jeunes qui luttent et militent aujourd’hui en faveur d’un monde nouveau. Greta, Timoci Naulusala, Ridhima Pandey, Xiuhtezcatl Martinez, Shalvi Shakshi, Jaden Anthony, Emma Gonzalez, Malala Yousafzai, Melati et Isabel Wijsen, Jazz Jennings, Benjamin de Molliens, Farzana Faruk Jhumu, Lorenzo Raplili, Nemo Andi Guiquita, Vanessa Nakate, Nathan Méténier et les centaines, les milliers d’autres de part le monde, ne doivent jamais perdre la foi car ils sont et seront les modèles, les exemples à suivre pour les générations qui viennent. Nous avons eu le Ché, Gandhi, Mandela, le Dalaï Lama qui, s’ils n’ont pas réussi à bouleverser nos vies, nous ont, j’en suis certain, permis à tous, un jour ou l’autre, de nous rendre meilleurs. Ces jeunes, aujourd’hui, seront l’inspiration des jeunes de demain.

Soyons à leurs côtés par tous les moyens !

Il nous faut ensuite résister, pied à pied, au modèle individualiste et consumériste que tenteront encore et toujours d’imposer ceux dont c’est le métier ou la vocation. Faites donc comme ces puissants qui veillent à ne pas exposer leurs propres enfants aux drogues dures qu’ils commercialisent. Abolissez les écrans dont vous êtes vous-mêmes les esclaves. Offrez des crayons de couleurs, de la peinture et des livres à vos enfants. Trouvez-leur un bout de terre, offrez-leur des graines et faites-les pousser ensemble. Aux animaux en cage, préférez ceux qui vivent encore en pleine nature. Partez à leur recherche et souvenez-vous alors, pour toujours, du regard de votre enfant quand il découvrira son premier renard, son premier chamois, son premier loup au détour d’un bois. Offrez à vos enfants du temps, du temps pour rêver, du temps pour s’ennuyer, du temps pour imaginer. Offrez-leur des outils, un marteau, des clous, des vis et quelques planches, des chiffons, du fil et une aiguille, du papier et une paire de ciseaux. Comprenez que les jouets commerciaux, que tous les produits finis enseignent à nos enfants que leur vie intérieure est pauvre, que leur imagination ne suffit pas et qu’ils doivent se contenter d’acheter ce que d’autres auront imaginer pour eux. Nos enfants ont besoin d’art, de musique, d’histoire et de poésie et certainement pas d’une poupée Barbie !

Résistez, en créant autour d’eux des réseaux de pensée et d’agir différents. Privilégiez aux achats, l’échange, le troc. Combattez partout le « c’est à moi » et trouvez à concrétiser le « c’est à nous tous ». Résistez, construisez, partagez !

En conclusion, en résumé, enfin, pour que vous me compreniez, je citerai les propos d’un seul livre :

ET SI… de Rob Hopkins que je vous invite, oh combien, à lire dès demain, pour demain !

L’avénement du monde tel que nous voulons le vivre, tel que nous souhaitons le léguer à nos enfants, relève avant tout du travail de l’imagination, ou de ce que le philosophe de l’éducation John Dewey décrit comme « la capacité de percevoir autrement les choses qui sont ».

La crise que nous traversons n’est pas celle de l’énergie, mais celle de l’imagination et de l’enthousiasme !